Kitsuné est une marque franco-japonaise s’étant tout d’abord fait connaître par son label musical, électronique et pointu. Evoluant peu à peu vers la mode, puis récemment les cafés, les activités du collectif se veulent à chaque fois simples mais audacieuses. Pour son premier flagship parisien, il s’agissait de transformer un ancien magasin sur trois niveaux en boutique avec café. Côté boulevard des Filles du Calvaire, la boutique s’étend sur toute la surface de l’immeuble (80m²), bénéficiant de vitrines en triple exposition. En dessous, côté rue Amelot – trois mètres plus bas – le Café Kitsuné occupe une première salle de 35m² et une seconde légèrement plus bas, dans une cave voûtée. Le sous-sol, également voûté, accueille les stocks.
Pour ce qui devait devenir la « Maison Kitsuné », nous voulions redonner une cohérence à cet ensemble disparate, marqué par les interventions des occupants successifs tant en façade qu’à l’intérieur. A cette fin, le travail de récupération historique et d’uniformisation des trois façades permet, dans un enduit gris fin et menuiseries métalliques raffinées, de conférer au lieu l’homogénéité extérieure recherchée. A l’intérieur, dans la partie haute, l’objectif était d’éviter d’occuper l’espace uniquement par du mobilier/portant, mais plutôt de trouver une stratégie de structuration spatiale radicale, qui permette par la suite d’exposer les vêtements. Cette intervention se matérialise par le positionnement de deux grandes poutres blanches autoportantes, se croisant à angle droit. Cette grande croix, occupant tout l’espace, par sa prouesse et son abstraction, forme les limites internes de l’espace. Les vêtements y sont simplement suspendus, sans effort ni détail particulier. La réfection du plancher/plafond du café permet la création d’une grande trémie, communication nécessaire entre boutique et café. Dans celle-ci se développe un bel escalier balancé, entièrement réalisé en terrazzo Marmoreal, une édition spéciale développée par l’artiste et designer Max Lamb.
Architects : Charles-Edmond Henry main architect, Nicolas Dorval-Bory co‑architect