Un bijou est par définition la condensation d’éléments extrêmement précieux dans un très petit volume. Il y a dans ces objets une étrangeté d’échelle qui les rend à la fois observable de très près et de très loin, par leur éclat et parfois leur forme. La marque parisienne Le Gramme produit des bracelets en argent au dessin élémentaire, dont la taille est proportionnelle à la quantité de métal précieux qu’il contient. De légères variations dans les collections produisent une constellation d’objets aux formes similaires mais aux couleurs et finitions changeantes.
Leur première boutique, sous les arcades du Palais Royal, est un volume basique, étroit, parallélépipédique et traversant, doté d’une grande vitrine ancienne donnant sur le jardin. L’enfilade de boutique des arcades offre une perspective singulière mais laissant peu d’angle au visiteur pour voir l’intérieur des commerces. A la manière d’un astronome dans le ciel nocturne, il s’agit alors ici de focaliser le regard sur une toute petite zone, de concentrer les rayons lumineux de ces minuscules objets scintillants dans l’œil de l’observateur. Grâce à 350 miroirs hexagonaux convergeant de façon adéquate, tapissant l’un des murs de la boutique, les reflets de l’unique présentoir sont réorientés et se focalisent au point de passage du regard des passants, sous les arcades. Ce présentoir ainsi que l’éclairage afférant sont composés selon le développement d’une suite de Fibonacci. L’ensemble du lieu est par ailleurs neutralisé au maximum, dans une blancheur infinie, à nouveau pour que ne se détache que la silhouette des objets exposés.
Architects : Nicolas Dorval‑Bory