Le quartier est un lieu dynamique de la commune, fonctionnant pourtant sur une typologie de banlieue : automobile comme principal moyen de transport, prépondérance des zones bitumées, espaces vides informels, hétérogénéité de l’implantation du bâti, absence de trame urbaine. Le paradoxe est le suivant : dans ce tissu urbain lâche et sans trame, où tous les grands interstices sont informels, il y a beaucoup de vides, mais aucune véritable Place. Une école est un lieu d’expression, d’éveil et de sensibilité, il doit aussi s’agir d’un lieu de structuration. Structuration de la pensée, de la compréhension du vivre ensemble, de respect. L’école est un cadre, littéralement, à l’intérieur duquel s’éveillent des personnalités. Aussi le projet s’affirme comme un repère, un lieu fort et composé, mais intègre le besoin de liberté, la générosité nécessaire des espaces. L’école est l’objet du projet mais elle va ici créer les attributs nécessaires à la structuration de ville : une trame, une place, des arcades. Avec une méthodologie rationnelle, dans le respect de l’existant, nous étendons le programme selon la trame d’une partie de l’école existante, de 175 cm. Cette trame carrée viendra alors organiser non seulement l’école, mais aussi toute la parcelle et surtout, la ville. Les interstices dégagés par le bâtiment sont alors traités hiérarchiquement : au nord une véritable place publique s’ouvrant sur le boulevard ; au sud un jardin le long du cheminement piétonnier. La façade nord du projet est alors envisagée comme une façade urbaine, tramée et rythmée, dégageant dans son prolongement une généreuse place : la Place de l’Ecole.
Architects : Nicolas Dorval-Bory, Raphaël Bétillon