L’île de Mohéli, aux Comores, est un lieu paradisiaque. La zone d’intervention du projet étant classée parc naturel protégé, du fait des nombreuses espèces de tortues et de mammifères marins, un certain tourisme s’y développe, malgré les difficultés d’accès. Le client souhaite ici réaliser deux maisons de villégiature, en deux étapes successives. Les deux sites qu’il a acquis à cette fin sont littéralement opposés, et c’est de cette opposition de ces qualités que naîtra les deux projets.
Le site de Nioumachoi est un choix rationnel : dans le village, entre la plage et la route principale, desservi par les réseaux d’eau et d’électricité, ce terrain est parfaitement bordé, un carré limité sur chacun de ses côtés de 28m, tandis qu’en coupe, le terrain apparait presque plat.
La deuxième contrainte est celle du climat : chaud, humide et constant. Pour procurer une atmosphère agréable, deux approches existent : la ventilation, ou l’inertie fraiche du sol. Spontanément, les Comoriens tentent quand ils le peuvent d’habiter en hauteur, car l’air y circulant est plus frais que celui, brulant, stagnant au niveau du sol. D’un autre côté, les faibles hauteurs sous-plafond et pièces mal ventilées créent de véritables fours, invivables.
Grâce à une trame rigoureuse dans un carré parfait, le projet alterne stratégies d’ouverture et de fermeture, ventilation horizontale et rafraichissement vertical. Dans quatre grands volumes de béton à la très grande hauteur sous plafond, offrant l’intimité nécessaire, le projet crée sa propre topographie, générant un rapport au sol artificiel où se stratifie naturellement une atmosphère fraîche.
Architects : Nicolas Dorval‑Bory